Votre genou vous fait souffrir alors qu'il est au repos ? Cette douleur vous réveille la nuit ? Il est fort possible que vos symptômes soient d'origine inflammatoire. Nous vous présentons diverses pathologies pouvant être en cause ainsi que les bonnes habitudes à adopter pour passer des nuits plus apaisées.
Les maladies du genou peuvent toucher diverses composantes de l'articulation. Pour comprendre les causes de la pathologie qui vous fait souffrir et mieux prendre en charge votre douleur, il est intéressant de connaître le fonctionnement de cette articulation.
Le genou est constitué de plusieurs éléments de nature différente : des os, du cartilage, des ménisques, des ligaments, une capsule, des bourses synoviales, des muscles. En travaillant de conserve, ces composantes permettent de tendre et de fléchir la jambe, de stabiliser l'articulation et de ne générer aucune douleur lors des mouvements.
Le genou est le point de jonction entre l'os de la cuisse, le fémur, et l'os du mollet, le tibia. Un troisième os se trouve à l'avant de cette articulation : la rotule ou « patella ». Ces 3 éléments osseux sont au contact les uns des autres.
Le fémur présente deux excroissances nommées « condyles » où vient se poser le haut du tibia appelé « plateau tibial ».
Le cartilage recouvre les extrémités du fémur et du tibia. C'est un tissu conjonctif souple, résistant et, lorsqu'il n'est pas abîmé, très lisse. Il permet aux surfaces du tibia et du fémur en contact de glisser l'une sur l'autre sans être endommagées et sans générer de douleur.
Deux coussinets de cartilage fibreux sont pris en sandwich entre les condyles du fémur et le plateau tibial : ce sont le ménisque interne et le ménisque externe. Ils absorbent les chocs et stabilisent le genou. De nature souple, ils permettent aussi un parfait ajustement entre les deux os.
La capsule articulaire est une membrane fibreuse qui enveloppe toute l'articulation. Elle accompagne les mouvements de l'articulation et participe à la stabilité du genou.Elle est tapissée de la membrane synoviale qui produit le liquide synovial. Ce liquide lubrifie l'articulation.
Les bourses séreuses ou « synoviales » sont de petits sacs plats qui contiennent du liquide synovial. Elles permettent aux os, ligaments, tendons, muscles et peau en contact de glisser les uns contre les autres sans frottement abrasif et sans dommage.
On en compte 12 situées autour de l'articulation du genou. Ce nombre important s'explique notamment par le fait que plusieurs tendons sont parallèles aux os. Lors de chaque mouvement, les tendons sollicités se raccourcissent et entrent donc en contact avec les os. Les bourses séreuses protègent les tendons lors des mouvements répétitifs de la marche par exemple.
Les ligaments sont comme des cordons fibreux, très résistants et élastiques qui stabilisent l'articulation et maintiennent le genou dans l'axe. Ils sont au nombre de 4. Le tendons latéral externe empêche le genou de plonger vers l'intérieur, le ligament latéral interne empêche les jambes de s'ériger vers l'extérieur, le ligament croisé antérieur maintient le genou en avant et le ligament croisé postérieur le maintien en arrière.
Les muscles enfin sont accrochés aux os et à la capsule articulaire par l'entremise des tendons. Ils stabilisent eux aussi l'articulation.
Les douleurs au genou, ou gonalgies, sont une affliction fréquente. En effet le genou est une articulation particulièrement sollicitée au quotidien qui, en sus, supporte tout le poids du corps.
Une gonalgie peut être d'origine traumatique (entorse, fissure, fracture, rupture des ligaments,...) ou mécanique, c'est-à-dire que c'est un mouvement qui la réveille (course à pied, flexion, extension,...) Mais elle peut aussi apparaître spontanément lorsque l'articulation est au repos, ce qui peut sembler contre-intuitif. Les pathologies en causes sont souvent de type « inflammatoire ».
Passons en revue quelques pathologies, inflammatoires et non-inflammatoires, pouvant expliquer un genou douloureux alors que vous êtes assis ou allongé.
Veuillez noter que ce sont là des pistes de réflexion. Nous vous encourageons à vous tourner vers votre médecin généraliste qui saura poser un diagnostic éclairé et définitif.
Le syndrome fémoro-patellaire est une usure de la rotule due aux frottements de cet os sur les condyles fémoraux. Le frottement peut être causé par une malformation du genou appelée « recurvatum » d'origine congénitale ou traumatique, ou par un manque d'élasticité du quadriceps ou du tendon rotulien.
La douleur apparaît à l'avant du genou souvent en position assise prolongée, genou plié (lors de longs trajets en voiture, au cinéma, au lycée après une journée passée derrière un bureau,...)
Non traité, le syndrome fémoro-patellaire peut évoluer en chondromalacie.
L'origine de cette pathologie est souvent traumatique. Les sportifs de haut niveau en sont souvent atteints. La répétition intense et prolongé de mouvements impliquant l'articulation du genou provoque au fil du temps des lésions du cartilage de la rotule.
Un des symptômes les plus courants est une douleur à l'avant de l'articulation en position assise prolongée, genou plié. Cela s'accompagne aussi parfois d'un gonflement du genou.
La chondromalacie rotulienne est souvent annonciatrice d'arthrose.
L'arthrose est l'inflammation d'une articulation. Lorsque le genou est atteint on parle de « gonarthrose ».
La réaction inflammatoire est due initialement à l'usure du cartilage qui recouvre les os en contact : il n'est plus en mesure d'absorber les chocs et de protéger les os. S'en suivent des réactions en chaîne qui touchent tous les tissus de l'articulation : cartilage, membrane synoviale, os sous-chondral.
L'arthrose est souvent la conséquence de l'usure naturelle du corps au fil des années. Elle peut aussi advenir précocement en cas de microtraumatismes répétés (sports à forts impacts, pratiques professionnelles répétées,..).
Certaines morphologies développent plus facilement de la gonarthrose que d'autres : c'est le cas des personnes ayant les jambes arquées (« genu varum ») ou les genoux qui se touchent (« genu valgum ») car l'articulation est alors soumise à des contraintes délétères.
L'arthrose alterne entre des phases douloureuses latentes et quotidiennes, des périodes d'accalmie et des crises aiguës qui, elles, surviennent souvent la nuit. On parle alors de « poussées inflammatoires ».
La polyarthrite rhumatoïde est une inflammation chronique des articulations.
C'est une maladie auto-immune, c'est-à-dire que le système immunitaire attaque des composantes saines de l'organisme. Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, les anticorps s'attaquent à la membrane synoviale des articulations qui s'épaissit et fabrique du liquide synovial en excès ainsi que des cellules inflammatoires. Peu à peu, tous les tissus articulaires se fragilisent et se détériorent.
Cette pathologie évolue par poussées et provoque des lésions articulaires (déformations osseuses, rupture des tendons et des ligaments,...) si elle n'est pas traitée.
Les poussées rhumatismales, cause de douleurs intenses, se manifestent souvent en fin de nuit. Un gonflement et une rougeur des articulations affectées accompagnent souvent la douleur.
La goutte est l'inflammation d'une articulation due à une prolifération de microcristaux d'acide urique.
Ces cristaux proviennent de l'alimentation, le plus souvent d'origine animale, et sont normalement éliminés par les reins. Lorsque cette élimination est défectueuse, l'acide urique est en excès dans le sang (« hyperuricémie ») : des cristaux d'acide urique vont alors se déposer sur les articulations et ses tissus environnants. Cela entraîne parfois une réaction inflammatoire appelée « crise de goutte ».
Cette pathologie peut avoir des causes génétiques, environnementales (alimentation riche en purines) et/ou être favorisée par l'existence d'une autre maladie telle que l'insuffisance rénale, le diabète, l'obésité, l'hypertension artérielle,...
La poussée inflammatoire ou « crise de goutte » survient souvent au milieu de la nuit et se caractérise par une violente douleur articulaire accompagnée d'une sensation de chaleur au niveau de l'articulation.
La bursite est une inflammation d'une des douze bourses synoviales présentent autour de l'articulation du genou. Elle apparaît souvent à la suite de pressions prolongées sur le genou, de microtraumatismes répétés ou d'une blessure. Elle peut aussi être liée à une pathologie telle que la polyarthrite rhumatoïde, la goutte ou le diabète.
La douleur diffuse que fait naître une bursite ressemble à celle d'une tendinite mais elle est beaucoup moins lié aux mouvements et peut se réveiller la nuit alors que votre genou est au repos.
Des études ont montré que l'être humain ressentait plus intensément la douleur la nuit et plus précisément de 3h00 à 4h00 du matin. En effet, notre sensibilité à la douleur dépend à 80% de notre horloge biologique.
De même, il semblerait que les symptômes s'intensifient la nuit. Cela s'expliquerait par le fait que le système immunitaire humain fonctionne à pleine puissance la nuit : il combat intensément les infections et participe à la régénérescence de l'organisme. Malheureusement, cela intensifie mécaniquement l'inflammation des tissus malades. En cas de pathologies inflammatoires chroniques, les symptômes, dont la douleur, s'intensifient. Le sommeil est alors inévitablement perturbé.
Enfin, le cortisol, une hormone au fort pouvoir anti-inflammatoire, a aussi un rôle à jouer dans la flambée inflammatoire nocturne. Sa production par les glandes surrénales n'est pas stable : il a été en effet démontré qu'elle chute en deuxième partie de nuit. Cela explique que le processus inflammatoire s'intensifie la nuit et que la sensation de douleur est amplifiée de 2h00 à 5h00 du matin.
Selon la pathologie diagnostiquée, votre équipe médicale vous accompagnera dans le traitement de la douleur chronique et des problèmes biomécaniques.
De votre côté, si vos genoux vous font souffrir lorsque vous êtes assis ou allongé, vous pouvez appliquer une source de chaleur pour détendre les muscles contractés sous les assauts de la douleur. Vous pouvez aussi apposer une source de froid afin d'anesthésier quelque peu la zone douloureuse.
Se lever et marcher soulage aussi parfois, notamment en cas d'arthrose.
Mais d'autres armes encore sont à votre disposition.
Voyons ensemble ce que vous pouvez mettre en place pour soulager, protéger et renforcer vos genoux au quotidien.
En effet, comme nous l'avons vu plus haut, les pathologies articulaires, notamment celles qui affectent les genoux, trouvent souvent leur source dans l'usure prématurée du squelette ou la fatigue excessive des tissus. Il est donc important de protéger ses articulations, de jour comme de nuit.
Il n'est jamais trop tard pour prendre de bonnes habitudes. Tout d'abord, cela retarde l'apparition des pathologies. Puis, lorsque les symptômes sont déjà présents, cela permet d'éviter de les voir s'aggraver. Enfin, cela permet de soulager la douleur au moment de la crise aiguë.
Un matelas ou un sommier usé n'apporte pas le soutien dont votre corps a besoin la nuit.
En effet, votre squelette doit être maintenu fermement dans une position qui permet de réduire au maximum les tensions infligées au squelette et tissus. Une bonne posture durant la nuit protège le corps : les articulations ne subissent pas de contraintes délétères, les muscles, tendons et ligaments ne sont pas inutilement étirés, la colonne vertébrale n'est ni en hyperflexion, ni en hyperextension.
Cette posture bienfaisante est qualifiée de « neutre » : la tête, le cou et la colonne vertébrale sont alignés. Les hanches sont dans l'axe. Les genoux repose sans tension.
Un matelas déformé et au soutien aléatoire peut laisser par exemple les hanches s'enfoncer ou bien s'affaisser vers l'avant, il accentue la courbe du rachis,... Tout cela se répercute sur l'ensemble du squelette. D'ailleurs, sachez qu'une position fautive du bassin peut avoir des effets indésirables sur la santé des genoux : c'est l'effet domino.
Au contraire, un matelas en bon état est l'allié du corps, notamment des genoux.
À vous de choisir le degré de fermeté et le type de support (à ressorts, en latex, à mémoire de forme,...) qui vous conviennent.
Vous pouvez aussi ajouter un surmatelas à mémoire de forme qui soutiendra au mieux votre corps tout au long de la nuit et au fil des changements de position.
Le choix d'un bon oreiller est tout aussi important pour conserver une posture neutre dans le sommeil.
Les oreillers ergonomiques à mémoire de forme sont une bonne option. En effet, ils sont garnis d'un rembourrage viscoélastique qui, sous l'effet du poids de la tête et de la chaleur corporelle, épouse les contours du corps. Ils positionnent la tête légèrement au-dessus des épaules et soutiennent la nuque en comblant le creux entre le cou et le matelas.
De plus, la forme de ces oreillers a été étudiée pour combler tous les types de dormeur (sur le côté, sur le dos, sur le ventre) : quelle que soit votre position fétiche dans le sommeil, il existe un oreiller à la forme idoine.
Oreiller ergonomique pour ceux qui dorment sur le ventre
Lorsque vos genoux vous font souffrir au repos, en position assise ou lorsque vous êtes allongé, il est possible de déverrouiller l'articulation et de diminuer la pression qui s'y exerce grâce à des coussins ergonomiques.
C'est le cas du coussin de soutien pour les jambes.
Coussin ergonomique pour les jambes
Glissé entre vos cuisses, il soutient les hanches l'une au-dessus de l'autre lorsque vous êtes allongé sur le côté. Il peut aussi maintenir le genou à la hauteur de la hanche pour le soustraire à l'effet de la pesanteur ou le maintenir légèrement fléchi pour libérer l'articulation.
Il existe aussi des coussins pensés pour soulager vos articulations, notamment vos genoux, en position assise lorsque vous vous reposez à la maison, lorsque vous travaillez de longues heures devant un bureau ou lors de longs trajets en voiture par exemple.
Le coussin ergonomique d'assise favorise une position neutre : les hanches se déverrouillent, la cambrure lombaire s'adoucit, la colonne vertébrale et la tête s'alignent. Les pressions sont réparties sur le bassin et vos genoux n'ont pas à se contracter pour empêcher le torse d'être entraîné par son propre poids vers l'avant ou vers l'arrière.
Voici un autre conseil pour protéger vos genoux lorsque vous êtes assis : vos cuisses et votre torse doivent former un angle de 90°. Si l'angle formé est aigu, c'est que votre siège est probablement trop bas ; s'il est obtus, c'est que le siège est peut-être trop haut.
Rester actif est primordial lorsque l'on souffre des genoux. L'exercice physique entretient et consolide l'articulation.
Bien entendu, l'activité, tout comme son intensité, est à adapter à votre état de santé. Elle ne doit générer aucune douleur et elle doit être discutée avec les professionnels de santé qui vous suivent. La marche par exemple est souveraine (choisissez une bonne paire de chaussure et, si besoin, portez des semelles orthopédiques). La natation, notamment le crawl, peut aussi être une option.
L'exercice physique permet tout d'abord d'oxygéner les tissus : ce qui est bienvenu en cas de pathologies inflammatoires car cela encourage une régénérescence des cellules. Il permet aussi de renforcer les muscles qui jouent alors pleinement leur rôle de stabilisateurs de l'articulation. Sans eux, les genoux subissent de plein fouet les impacts, les mouvements nuisibles et les mises sous tension lors des flexions/extensions.
L'activité physique permet aussi de se réapproprier son corps souffrant et de mieux comprendre ses limites mais aussi son potentiel.
Voici quelques exercices à expérimenter au quotidien lorsque vos genoux vous font souffrir au repos et la nuit.
La nuit a été difficile ? Le matin suivant, apprivoisez vos articulations en les assouplissant avec douceur et bienveillance.
Allongé sur le dos dans votre lit, pliez une jambe puis l'autre en faisant glisser vos plantes de pied sur le matelas vers vos fesses. Gardez bien votre genou dans l'axe du corps.
Puis, toujours sur le dos, jambes pliées et plantes de pied sur le matelas, faites pivoter doucement vos pieds à gauche puis à droite : ces mouvements déverrouillent l'articulation.
Des muscles raccourcis entraîneraient un stress supplémentaire sur le genou. Il est important d'entretenir la souplesse des quadriceps, des ischio-jambiers et des muscles du mollet.
Pour cet exercice, placez-vous derrière une chaise et posez une main sur le dossier pour conserver votre équilibre.
Pour protéger son articulation et stabiliser son genou, il est important de muscler les muscles adjacents et de développer son équilibre.
Debout, mettez-vous sur un pied et essayez de garder l'équilibre. Vous pouvez aussi utiliser un coussin sensoriel qui améliore de manière globale le fonctionnement de l'ensemble du corps. Lorsque vous aurez pris de l'assurance, amusez-vous à bouger les bras ou l'autre jambe au-dessus du sol. Faites circuler un objet en le faisant passer d'une main à l'autre, entre vos cuisses, derrière votre dos.
Vous avez maintenant en main quelques cartes pour mieux comprendre vos douleurs au genou alors que vous êtes au repos assis ou au cours de la nuit. Protégez et entretenez votre corps avec bienveillance : il vous le rendra au centuple.
Sources
Cet article a été rédigé par un expert dans le domaine et est destiné au grand public. Les informations fournies reflètent l'état actuel des connaissances sur le sujet à la date de sa publication. Par conséquent, il ne doit pas être utilisé comme une alternative aux recommandations et conseils de professionnels de la santé qualifiés, tels que votre médecin ou pharmacien.
À PROPOS DE L’AUTEUR
Lidia Perner a plus de 20 ans d'expérience dans le secteur de la santé et du bien-être. En développant des produits qui offrent des réels bénéfices et en les introduisant avec succès sur le marché, Lidia a aidé des milliers de personnes à améliorer leur qualité de vie. Elle est passionnée par les modes de vie sains et diverses activités physiques. Lidia est fondatrice et PDG d'Inphysio.fr. Vous pouvez retrouver Lidia sur Linkedin.
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