La paralysie du sommeil : un phénomène étrange, mais bien connu
Il y a certains troubles du sommeil qui sont dérangeants, avec parfois des conséquences sur la santé, mais pour lesquels on s’inquiète peu. Citons par exemple le ronflement chronique (ronchopathie) et les perturbations du rythme circadien.
En revanche, d’autres troubles peuvent nous paraître particulièrement étranges, si bien qu’ils sont parfois associés, à tort, à des phénomènes paranormaux. C’est le cas du somnambulisme notamment, mais aussi de la paralysie du sommeil.
Peut-être l’avez-vous déjà expérimenté, créant chez vous une sensation de panique. Mais faut-il vraiment s’inquiéter lorsque survient la paralysie du sommeil ? Est-il possible d’empêcher que cela se produise ? Inphysio vous en dit plus sur la paralysie du sommeil, pour en comprendre les raisons et vous rassurer sur sa dangerosité.
Qu’est-ce que la paralysie du sommeil ?
À travers le monde, certaines croyances expliquent la paralysie du sommeil par la visite de défunts ou de créatures en tout genre. En réalité, on sait aujourd’hui expliquer ce trouble de la catégorie des parasomnies et déterminer les symptômes qui l’accompagnent.
La définition de la paralysie du sommeil
On parle de paralysie lorsqu’un individu est totalement ou partiellement incapable de se mouvoir et/ou de ressentir des stimuli. Dans le cas de la paralysie du sommeil, il se passe quelque chose de relativement intrigant : alors que l’esprit est éveillé, la personne a l’impression d’être bloquée dans son sommeil, de ne pas pouvoir se réveiller ni bouger aucun membre de son corps. Alors qu’elle a conscience de son environnement, elle ne peut donc pas réagir à cause d’une atonie musculaire.
Bien qu’effrayante, cette situation entre éveil et sommeil ne dure en réalité que quelques secondes ou quelques minutes tout au plus, même si l’on peut avoir l’impression qu’elle s’éternise.
Les manifestations d’un épisode de paralysie du sommeil
Parallèlement à l’incapacité de bouger, d’autres symptômes peuvent accompagner un épisode de paralysie du sommeil :
- Une sensation d’étouffement et d’oppression, à cause d’une respiration irrégulière.
- Des hallucinations, qui peuvent être auditives, visuelles, sensorielles et kinesthésiques. C’est pourquoi certaines personnes peuvent avoir l’impression que quelqu’un se trouve à côté d’elle, de flotter au-dessus de leur lit ou encore de chuter.
- De l’anxiété, de la peur, voire une réelle panique, face à l’incapacité de bouger et aux hallucinations qui peuvent être effrayantes (sensation d’une présence hostile à proximité par exemple).
Ces symptômes peuvent aussi bien se manifester en plein milieu d’une nuit de sommeil qu’à l’endormissement ou au réveil, et y compris lorsque l’on fait des siestes.
L’explication scientifique au phénomène de paralysie
À l’énoncé des symptômes de la paralysie du sommeil, on comprend à quel point cela peut être effrayant, et vous le savez bien si vous en avez déjà fait l’expérience. Certains patients parlent même de “cauchemar éveillé” pour définir cet état.
Toutefois, ce trouble n’a rien à voir avec un phénomène paranormal et n’indique pas un trouble psychiatrique.
En réalité, il y a un simple manque de coordination entre le cerveau et les muscles, le plus souvent durant la phase de sommeil paradoxal. C’est cette fameuse phase durant laquelle les rêves sont les plus fournis. Afin de nous protéger, notre corps perd son tonus musculaire pendant le sommeil paradoxal, afin que nous ne soyons pas tentés de reproduire tous les mouvements que nous réalisons dans nos rêves et cauchemars. Comment cela est-il possible ? Grâce à la production de glycine, un acide aminé qui inhibe les mouvements musculaires. Et si la glycine joue encore son rôle alors que l’esprit commence à se réveiller, on se retrouve alors dans une situation de paralysie du sommeil, qui dure quelques instants.
La paralysie du sommeil est-elle un trouble dangereux ?
Si vous avez fait l’expérience d’une paralysie du sommeil pour la première fois, cela a sans doute dû vous faire paniquer. Rien de plus normal, d’autant que la sensation paraît durer plus longtemps qu’elle ne l’est en réalité, comme c’est le cas quand on rêve.
Cependant, il n’y a pas lieu de vous inquiéter : ce type de trouble n’est pas forcément le signe d’un problème sous-jacent et ne fait pas courir de risque pour votre santé. En fonction des études, entre 10 et 40 % de la population connaît d’ailleurs un tel épisode au cours de sa vie.
Il reste toutefois conseillé de consulter votre médecin généraliste ou un spécialiste du sommeil si les épisodes sont fréquents et affectent vos nuits et vos journées. En effet, les paralysies du sommeil qui surviennent régulièrement peuvent engendrer de l’anxiété. Les sujets concernés peuvent même avoir peur de s’endormir, par anticipation de la survenue d’une paralysie au moment de leur réveil. Si cela résulte en un sommeil de mauvaise qualité, un retardement de l’heure du coucher ou un autre trouble du sommeil, il y aura des conséquences possibles sur le quotidien : somnolence diurne, irritabilité, etc.
Que faire au moment d’une paralysie du sommeil ?
Lorsque l’on se trouve en paralysie du sommeil, les deux questions qui se posent sont généralement les suivantes : vais-je pouvoir me réveiller et comment faire pour sortir de cet état ? Le réflexe serait de chercher à tout prix à bouger et à ouvrir les yeux. Cependant, la lutte avec soi-même n’est pas la solution la plus efficace. Elle peut même engendrer un stress supplémentaire si les muscles n’arrivent pas à se mouvoir malgré toute notre bonne volonté.
La meilleure chose qui reste à faire est donc d’accepter cet état léthargique, jusqu’à ce que le tonus musculaire réapparaisse. On peut également tenter de se rendormir.
Il est également important de bien garder à l’esprit que la paralysie du sommeil ne présente pas de danger et n’est pas mortelle. Elle constitue un trouble passager et non une maladie à part entière. Elle ne dure jamais très longtemps. Elle peut être partiellement maîtrisée, en agissant sur les facteurs de risque et en apprenant à gérer vos émotions. Cela pourra vous aider à bien réagir si cette expérience désagréable se présente à nouveau.
Quels sont les facteurs de risque de ce phénomène ?
La paralysie du sommeil est l’un des symptômes que l’on retrouve couramment en cas de narcolepsie. Elle survient aussi chez des individus qui n’ont ni maladie ni trouble sous-jacent. Mais alors, existe-t-il tout de même des facteurs externes qui pourraient expliquer sa survenue ? On sait en effet que plusieurs causes peuvent déclencher des épisodes de paralysie du sommeil :
- l’anxiété, qui est d’ailleurs l’une des causes principales de beaucoup de troubles du sommeil ;
- le stress, dû à un événement particulier, à un bouleversement, à un surmenage à la maison ou au travail, etc. ;
- le manque de sommeil ou un sommeil de piètre qualité, pour lequel on peut identifier une multitude de causes différentes (horaires décalés, ronflement, apnées-hypopnées, mauvaise posture dans le lit, literie inadaptée, etc.) ;
- stress post-traumatique ;
- modification notable du mode de vie (ex. : déménagement à l’étranger, divorce, etc.).
Comment diagnostiquer un tel trouble du sommeil ?
Comme pour le diagnostic de l’insomnie, c’est à travers un examen clinique que l’on peut identifier la présence d’un trouble de paralysie du sommeil. Autrement dit, le médecin va poser des questions à son patient pour évaluer le trouble : comment il se manifeste, depuis combien de temps, quelles sont les conséquences sur son sommeil et sur ses journées, comment il se sent, etc.
En fonction des réponses obtenues durant cet entretien, il sera possible de réaliser des examens complémentaires, par exemple auprès d’un psychologue ou d’un psychiatre pour diagnostiquer des troubles anxieux ou d’un spécialiste du sommeil pour diagnostiquer un syndrome d’apnée obstructive du sommeil.
Peut-on lutter contre la survenue de paralysie durant le sommeil ?
En ayant connaissance des causes et facteurs aggravants de la paralysie du sommeil, on peut agir pour éviter que les épisodes se répètent trop fréquemment. Si vous faites l’expérience, régulièrement ou depuis un laps de temps déterminé, de paralysies du sommeil, il faut donc dans un premier faire le point sur votre hygiène de vie, sur les événements qui ont eu lieu récemment dans votre vie et sur votre niveau d’anxiété. Il vous sera alors possible de cibler les problématiques et d’y trouver des solutions, pour enfin bien dormir. Voici quelques exemples de bonnes habitudes à mettre en place en fonction des situations :
- favoriser l’endormissement de façon sereine en effectuant des exercices de respiration au moment du coucher ;
- lutter contre l’anxiété généralisée, avec l’aide d’un spécialiste et/ou par exemple par le yoga, la médiation, la sophrologie, etc. ;
- se coucher à des horaires fixes, pour favoriser un sommeil réparateur ;
- changer de literie et opter pour un oreiller ergonomique, si vous constatez que votre posture n’est pas confortable ;
- éviter les produits excitants (café, thé, certains médicaments) et le sport peu de temps avant d’aller dormir ;
- préférer ouvrir un livre que consulter son téléphone une fois que l'on est dans son lit.
En somme, il convient de suivre tous les conseils génériques pour avoir un sommeil de meilleure qualité et d’apprendre à gérer son stress et son anxiété. Cela agira non seulement de façon positive sur les paralysies, mais aussi sur bien d’autres aspects de la santé physique et mentale. En effet, un sommeil qualitatif et suffisamment long est essentiel pour préserver son corps de nombreuses maladies, pour entretenir ses capacités cognitives et pour se sentir bien au quotidien !
Existe-t-il un traitement contre cet état d’atonie musculaire ?
À ce jour, il n’y a pas de traitement spécifique contre la paralysie du sommeil. Néanmoins, lorsque ce trouble est sévère et a de réelles conséquences sur la vie du patient, le médecin pourra envisager la prescription d’antidépresseurs.
Certains médicaments pourront aussi être prescrits pour lutter contre des causes sous-jacentes aux paralysies : traitements utilisés en cas de narcolepsie, anxiolytiques, sédatifs, etc. Ils restent bien entendu des solutions de dernier recours pour traiter la paralysie du sommeil, mais se révèlent parfois indispensables chez les sujets atteints d’épisodes fréquents, voire quotidiens
Cet article a été rédigé par un expert dans le domaine et est destiné au grand public. Les informations fournies reflètent l'état actuel des connaissances sur le sujet à la date de sa publication. Par conséquent, il ne doit pas être utilisé comme une alternative aux recommandations et conseils de professionnels de la santé qualifiés, tels que votre médecin ou pharmacien
À PROPOS DE L’AUTEUR
Lidia Perner a plus de 20 ans d'expérience dans le secteur de la santé et du bien-être. En développant des produits qui offrent des réels bénéfices et en les introduisant avec succès sur le marché, Lidia a aidé des milliers de personnes à améliorer leur qualité de vie. Elle est passionnée par les modes de vie sains et diverses activités physiques. Lidia est fondatrice et PDG d'Inphysio.fr. Vous pouvez retrouver Lidia sur Linkedin.
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