Hypopnée : tout savoir sur ce trouble respiratoire nocturne

Hypopnée

Durant leur sommeil, de nombreuses personnes sont sujettes à des troubles qui les empêchent de profiter d’une nuit réparatrice et qui peuvent avoir des conséquences sur leur vie quotidienne et leur santé. Parmi ces troubles, il y a ceux bien connus, comme l’insomnie, la paralysie du sommeil ou bien le syndrome des jambes sans repos. Il y a également les troubles respiratoires, dont font partie les ronflements, ainsi que les hypopnées. Vous n’aviez jamais entendu parler de ce phénomène ? Inphysio s’intéresse de plus près à ce sujet, pour vous informer sur les causes, les symptômes et les traitements des hypopnées.

Hypopnées : de quoi s’agit-il ?

On entend parfois parler indistinctement d’hypopnée et d’apnée du sommeil. Il est vrai que ces deux phénomènes sont étroitement liés et qu’il existe même un syndrome dit “d’apnées-hypopnées du sommeil”, aussi abrégé SAHS ou SAHOS. Pourtant, il existe bien une différence entre apnée et hypopnée : 

  • L’apnée du sommeil se caractérise par une obstruction totale des voies respiratoires supérieures, qui entraîne des pauses respiratoires de plusieurs dizaines de secondes, à raison de 5 fois par heure ou plus.
  • L’hypopnée est une réduction du flux d’air à l’inspiration, de l’ordre de 10 à 50 %. La fermeture des voies aériennes n’est donc que partielle, contrairement aux épisodes d’apnée. Pour que l’on puisse qualifier ce problème respiratoire d’hypopnée, il faut que la diminution du passage d’air dure au moins 10 secondes.

Il arrive que les hypopnées et l’apnée se manifestent conjointement. Toutefois, on peut également souffrir d’hypopnées sans qu’il y ait parallèlement les pauses respiratoires totales caractéristiques des apnées obstructives du sommeil.

Bien dormir

Comment savoir si l'on souffre d’hypopnées durant son sommeil ?

Un dormeur qui fait des épisodes d’hypopnée ou qui a un SAHS n’en a pas toujours conscience. Pourtant, certains signes ne trompent pas et les conséquences de ce type de trouble sur la santé sont réelles. Voici quelques pistes pour déceler ce problème respiratoire et pour en avoir la confirmation médicale.

Hypopnée

Les symptômes et conséquences de l’hypopnée

Les symptômes typiques de l’hypopnée sont les similaires à ceux de l’apnée du sommeil :

  • somnolence diurne, c’est-à-dire une sensation de fatigue au cours de la journée, le besoin de faire des siestes pour tenir, un manque de concentration, etc. ;
  • troubles de l’humeur, avec notamment de l’irritabilité liée à la fatigue ;
  • des ronflements durant la nuit ;
  • un sommeil agité et des réveils soudains ;
  • des maux de tête au réveil, etc.

Il est possible de ne pas ressentir simultanément tous ces symptômes en cas d’hypopnées. Néanmoins, lorsque l’on constate un ou plusieurs de ces symptômes, il parait important de consulter pour en déterminer la cause. D’autant que les apnées et les hypopnées ne sont pas sans conséquence. On sait notamment qu’à long terme, la privation d’oxygène dans le sang résultant de la réduction du passage d’air peut déclencher du diabète ou aggraver la situation chez une personne diabétique. On constate également un risque accru de développer un trouble ou une maladie cardiaque : hypertension artérielle (HTA), AVC et autres pathologies cardiaques plus ou moins graves.
Sans compter évidemment toutes les conséquences psychologiques de ce trouble respiratoire nocturne : mauvaise humeur, difficultés professionnelles et sociales, risque plus élevé de dépression, etc.

Hypopnée

Le diagnostic médical

Pour diagnostiquer un syndrome SAHOS ou d’autres troubles respiratoires du sommeil, on peut dans un premier temps consulter son médecin traitant. Après examen clinique et étude des symptômes, celui pourra diriger son patient vers un spécialiste. Il s’agira alors de réaliser un examen analysant la qualité et les caractéristiques du sommeil : une polygraphie ventilatoire réalisée à domicile ou une polysomnographie, qui se déroule à l’hôpital. De nombreux indicateurs sont examinés, grâce à la présence de capteurs sur l’ensemble du corps : ronflements, pauses respiratoires, saturation en oxygène, débit de respiration, etc. À l’aide de ces données, on peut ensuite évaluer la présence ou non d’un SAHOS, grâce à l’IAH (Indice d’Apnées Hypopnées), ainsi que sa sévérité le cas échéant.
Selon les situations, l’évaluation de l’indice IAH sera complétée par d’autres examens cliniques, ainsi que d’éventuels examens ORL, anatomiques, etc.

Quelles sont les causes de l’hypopnée ?

L’apnée et l’hypopnée du sommeil résultent de causes diverses, qui sont liées à une anormalité au niveau des voies respiratoires supérieures (langue, palais, pharynx, nez, etc.). Il ne faut cependant pas oublier qu’il y a également des facteurs de risque, sur lesquels il est possible d’agir.

Les causes anatomiques des épisodes d’hypopnée

Dans certains cas, les patients sont atteints d’hypopnées à cause d’un problème anatomique. Un mauvais positionnement de la langue, une mâchoire trop petite ou encore des amygdales trop grosses peuvent par exemple empêcher un passage d’air normal. L’obstruction partielle des voies respiratoires supérieures peut aussi provenir d’un dysfonctionnement, par exemple un relâchement du voile du palais ou une mauvaise coordination musculaire au niveau du pharynx.

Oreiller Anti-ronflement

Les facteurs externes aggravants ou déclencheurs

Plusieurs chiffres publiés par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) mettent en avant un lien entre diabète et hypopnée. La prévalence du syndrome d’apnée et d’hypopnée obstructive du sommeil est en effet plus importante chez les patients diabétiques que chez les autres individus.
D’autres facteurs viennent également aggraver le risque de vivre des épisodes de SAHOS :
 

  • l’obésité et le surpoids, notamment à cause de l’excès de graisse au niveau de la gorge ;
  • l’âge, puisque la prévalence des hypopnées est supérieure chez les sujets âgés de 65 ans et plus ;
  • le tabagisme ;
  • la prise de certains médicaments, notamment ceux qui réduisent le tonus musculaire et qui empêchent donc le muscle tenseur du voile du palais d’ouvrir un passage suffisamment pour l’air ;
  • les troubles ORL chroniques, qui peuvent être en lien avec une allergie, faire suite à une opération chirurgicale, résulter de rhumes à répétition, etc. ;
  • une mauvaise posture allongée, qui empêche les voies respiratoires de bien s’ouvrir.

Comment traiter l’hypopnée du sommeil ?

Après examen clinique et analyse de la qualité du sommeil, le diagnostic de l’hypopnée peut être posé. Le médecin sera alors en mesure de proposer des solutions pour le traitement du trouble respiratoire.

La maîtrise des facteurs externes

Avant d’envisager un traitement relativement invasif, il est conseillé d’essayer d’agir sur certains facteurs de risque pour réduire les hypopnées et bien dormir. Comme pour l’apnée obstructive du sommeil, il sera notamment recommandé de :

  • perdre du poids pour les patients en situation d’obésité, ou au moins limiter la prise de kilos supplémentaires ;
  • arrêter le tabac et le vapotage ;
  • traiter les problèmes d’allergie, tout en gardant à l’esprit que les médicaments antihistaminiques peuvent aussi aggraver le ronflement ;
  • adopter une meilleure posture durant le sommeil, par exemple en s’aidant d’un oreiller ergonomique ou d’un oreiller anti-ronflement.

Les traitements médicaux

En complément des conseils précédemment cités, ou lorsque ceux-ci ne suffisent pas à limiter les épisodes d’hypopnées, d’autres solutions peuvent être mises en œuvre. En fonction de la sévérité du trouble, de ses causes et de ce que souhaite le patient, les traitements les plus courants sont les suivants :

  • l’orthèse d’avancée mandibulaire, permettant de dégager les voies aériennes supérieures en modifiant la position de la mâchoire, mais seulement pour certains profils de patients (pas d’obésité, dentition et gencives en bonne santé) ;
  • la ventilation par PPC (Pression Positive Continue), à l’aide d’un appareil qui insuffle de l’air, qui est certainement la méthode la plus connue et la plus efficace, mais qui a aussi l’inconvénient d’être assez invasive ;
  • la thérapie positionnelle, ayant pour objectif de dissuader le patient de dormir sur le dos, notamment à l’aide de dispositifs qui rendent cette position inconfortable pour inciter à adopter une position latérale.

Enfin, quand les solutions précédentes n’ont pas abouti aux résultats escomptés, ou lorsque l’on sait identifier une problématique anatomique à l’origine des hypopnées, la chirurgie peut être proposée. Ce sont parfois des opérations assez lourdes, qui ne sont donc pas de premier recours. C’est pourquoi la chirurgie devient généralement une option après l’échec de l’appareil à Pression Positive Continue, soit parce qu’il ne règle pas le problème respiratoire, soit parce qu’il est mal toléré par le patient.

Cependant, il faut reconnaître l’efficacité des interventions chirurgicales, qu’il s’agisse de modifier la position des mâchoires lorsqu’elles sont trop en recul ou encore d’enlever la luette et/ou les amygdales.

Tout individu souffrant d’hypopnée a donc la possibilité de trouver un traitement adéquat. Après un temps d’adaptation au dispositif de soin ou après la convalescence postopératoire, les patients pourront constater une diminution de la somnolence diurne, de la fatigue au réveil, de l’irritabilité, des réveils brutaux au cours de la nuit, etc.

Il reste cependant indispensable de consulter son médecin et de bien évaluer les avantages et inconvénients de chaque solution. Il faut effectivement que le traitement soit efficace contre le SAHOS et ses symptômes, sans pour autant créer d’autres inconforts.

Cet article a été rédigé par un expert dans le domaine et est destiné au grand public. Les informations fournies reflètent l'état actuel des connaissances sur le sujet à la date de sa publication.  Par conséquent, il ne doit pas être utilisé comme une alternative aux recommandations et conseils de professionnels de la santé qualifiés, tels que votre médecin ou pharmacien.

 

a propos d'auteur

À PROPOS DE L’AUTEUR

Lidia Perner a plus de 20 ans d'expérience dans le secteur de la santé et du bien-être. En développant des produits qui offrent des réels bénéfices et en les introduisant avec succès sur le marché, Lidia a aidé des milliers de personnes à améliorer leur qualité de vie. Elle est passionnée par les modes de vie sains et diverses activités physiques. Lidia est fondatrice et PDG d'Inphysio.fr. Vous pouvez retrouver Lidia sur Linkedin.

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