Des douleurs au niveau du cou et des épaules ou dans le bas du dos qui s'accompagnent souvent d'une perte de tonus et de force dans les membres supérieurs ou inférieurs peuvent être dues à un rétrécissement foraminal.
Voyons ensemble comment naît cette pathologie et comment traiter les symptômes qui en découlent.
La colonne vertébrale, ou rachis, d'un humain est constituée de 33 vertèbres empilées les unes au-dessus des autres. Cet empilement forme une sorte de tunnel appelé canal rachidien. Il abrite la moelle épinière.
Canal rachidien
La moelle épinière est constituée de 31 segments médullaires qui donnent naissance à 31 paires de nerfs spinaux. Les nerfs spinaux émergent à droite et à gauche du canal rachidien et empruntent ensuite un tunnel osseux qui les protègent.
Nerfs spinaux
Ce tunnel est créé par les foramens intervertébraux, ou trous de jonction, situés entre deux vertèbres.
Chaque foramen intervertébral est circonscrit et formé par les pédicules de la vertèbre supérieure, le disque intervertébral à l'avant, les pédicules de la vertèbre inférieure et l'articulation antérieure de la vertèbre.
Les nerfs rachidiens ainsi que des artères, veines et vaisseaux lymphatiques cheminent par les foramens intervertébraux.
Il arrive que le diamètre des foramens intervertébraux diminue : on parle alors de rétrécissement foraminal ou de sténose foraminale. Cela entraîne une irritation, voire une compression du nerf rachidien.
Selon l'ampleur du rétrécissement, les symptômes, souvent chroniques, peuvent être légers voire inexistants, modérés à douloureux ou extrêmement invalidants.
Le rétrécissement peut être asymétrique et entraîner l'irritation que d'un seul nerf : la sténose foraminale sera alors décrite comme unilatérale. C'est le cas le plus commun. Au contraire, lorsque le rétrécissement est homogène et qu'il affecte les nerfs spinaux de gauche et de droite, on évoquera une sténose foraminale bilatérale.
Le rétrécissement foraminal peut être localisé au niveau du cou, du thorax ou des lombaires. On parlera alors respectivement de sténose foraminale cervicale, thoracique ou lombaire.
Le plus souvent un rétrécissement foraminal est dû au vieillissement naturel du corps humain, à l'usure progressive de la colonne vertébrale. C'est pourquoi cette pathologie est le plus souvent diagnostiquée chez des patients de plus de 50 ans. Néanmoins, des causes traumatiques ou congénitales peuvent aussi être la cause d'une sténose foraminale qui touche alors des sujets plus jeunes.
Le disque intervertébral, constitué à 80% d'eau, se déshydrate au fil du temps et perd de son épaisseur. De même, son écorce fibreuse se rigidifie et s'amoindrit. Par conséquent les deux vertèbres qui enserrent le disque se rapprochent l'une de l'autre. Ces phénomènes rétrécissent mécaniquement le diamètre du foramen.
La protrusion discale est une autre conséquence naturelle du vieillissement : le disque intervertébral est bombé sur toute sa circonférence et empiète notamment sur l'espace foraminal.
L'arthrose est une maladie qui se caractérise par une destruction du cartilage au niveau des extrémités osseuses des articulations, l'inflammation de la membrane synoviale qui tapisse l'intérieur de l'articulation ainsi que l'apparition d'excroissances osseuses appelées ostéophytes. Tous ces dysfonctionnements peuvent diminuer le diamètre des foramens intervertébraux.
Une hernie discale peut aussi provoquer une diminution de l'espace foraminal : la saillie du disque vient alors compresser et irriter le nerf spinal.
Un ligament jaune hypertrophié peut empiéter sur la cavité foraminale.
Un traumatisme osseux à la suite d'un accident peut entraîner une instabilité de la colonne et un glissement de vertèbres. Ce mouvement pathologique peut rétrécir un foramen intervertébral.
De même, une petite fracture non diagnostiquée ou bien mal consolidée peut être le lit, à terme, d'ostéophytes. Les personnes souffrant d'ostéoporose sont aussi prônes à de micro fractures passées inaperçues et pouvant évoluer vers ce type d'excroissances osseuses.
Enfin, dès la naissance, un individu peut présenter des vertèbres aux pédicules particulièrement courts. Cette particularité entraîne en toute logique des foramens au diamètre plus petit que la moyenne. Cela peut engendrer une usure précoce et une irritation des nerfs spinaux bien avant 50 ans.
Les principaux symptômes vont de la simple gêne à la douleur intense et lancinante, d'origine mécanique et/ou neurologique. Elle s'accompagne souvent d'un engourdissement et d'une perte de tonus musculaire. Selon l'importance du rétrécissement foraminal et la localisation de la ou des vertèbres touchées, les symptômes seront plus ou moins intenses et pourront s'étendre jusque dans les membres supérieurs ou inférieurs. En effet, la douleur et les répercussions neurologiques suivent le trajet du nerf comprimé à la racine.
Les vertèbres cervicales (C1 à C7) sont les 7 premiers os allant de la base du crâne au haut du dos.
Un rétrécissement foraminal diagnostiqué sur une de ces vertèbres peut entraîner
Ces douleurs peuvent être déclenchées mécaniquement, c'est-à-dire qu'un mouvement la fait naître, comme pencher la tête en avant par exemple.
Elle peut aussi être lancinante et neurologique : le nerf spinal est irrité et, même immobile, le patient souffre.
Les vertèbres lombaires (L1 à L5) sont au nombre de 5 et se situent dans le bas du dos, au niveau du creux sous la cage thoracique et au-dessus du sacrum.
Un rétrécissement foraminal diagnostiqué sur une de ces vertèbres peut entraîner
Le rhumatologue est le spécialiste de la colonne vertébrale et de ses pathologies dégénératives.
Il mène en premier lieu un examen clinique pendant lequel il interroge son patient sur ses sensations et son ressenti de la douleur et leur localisation. Il peut aussi le soumettre à des tests neurologiques permettant de mesurer la force des membres et leur résistance à l'effort par exemple. L'équilibre pendant la marche et à l'arrêt peut être mesuré. Ces divers tests permettent d'écarter d'autres pathologies.
Puis des examens d'imagerie médicale (IRM notamment) viendront confirmer le diagnostic et mesurer le rétrécissement foraminal.
La prescription médicamenteuse est le premier axe d'approche afin de soulager la douleur : des antalgiques, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des décontracturants musculaires peuvent être proposés. Si les douleurs persistent, il peut être envisagé la prescription de corticoïdes.
Un protocole permettant l'élongation du rachis peut être mis en place par un kinésithérapeute afin de soulager le nerf comprimé. De plus, via des manipulations et des exercices spécifiques, la kinésithérapie peut dans certains cas enrailler le processus de rétrécissement foraminal ou tout du moins retarder l'intervention chirurgicale.
Le geste chirurgical pris en charge par un neurochirurgien vise à supprimer la compression neurologique. Il est envisagé lorsque tous les autres traitements se sont soldés par des échecs et que la qualité de vie du patient est drastiquement amoindrie.
Comme nous l'avons vu précédemment, la sténose foraminale touche en premier lieu les vertèbres cervicales et lombaires. Ce sont en effet des vertèbres fortement sollicitées.
Les vertèbres cervicales soutiennent tout le poids de la tête et sont soumises à des mouvements permanents.
De même, sur les vertèbres lombaires repose le poids de la colonne vertébrale. Qui plus est, elles participent au soutien de la tête. Elles sont aussi fortement impliquées dans les mouvements de torsion et de flexion du tronc. Malheureusement, le port de charges lourdes et la répétition de mouvements fautifs amplifient régulièrement cette contrainte.
Il est donc primordial de protéger le plus tôt possible notre squelette. Il en va de notre qualité de vie, au quotidien et du futur.
Si, durant la journée, les cervicales sont mises à rude épreuve, il est important de ne pas leur infliger d'autres peines durant la nuit. C'est pourtant le cas en position allongée, si la nuque n'est pas soutenue fermement et qu'un alignement neutre tête/nuque/dos n'est pas respecté.
Alignement neutre
Lorsque la nuque est peu soutenue par l'oreiller, tout le poids de la tête pèse sur les cervicales qui sont alors maintenues en hyperextension. Au contraire, lorsque l'oreiller redresse trop la tête au-dessus des épaules, les cervicales sont en hyperflexion, ce qui a pour effet de comprimer les disques intervertébraux.
Les oreillers à mémoire de forme ergonomiques sont étudiés pour maintenir la colonne vertébrale dans un alignement neutre et bienfaisant. Il en existe pour les dormeurs sur le côté, sur le dos ou sur le ventre.
Afin de préserver au mieux son capital squelettique, il est important de prendre conscience de sa posture dans tous les actes de la vie quotidienne et de la corriger si besoin. Votre moi du futur vous en saura gré.
Malheureusement, assis devant son ordinateur ou pendant de longs trajets en voiture, le corps s'avachit sans que nous y prenions garde. Il existe pourtant des accessoires qui peuvent vous aider à conserver une posture neutre et protéger vos vertèbres. Citons par exemple, les coussins d'assise ergonomiques ou les coussins de soutien lombaire.
De même, lorsque l'on s'apprête à soulever une charge, il est impératif de plier les genoux et de faire travailler ses cuisses et ses fesses au maximum. Ce sont eux qui font traction et non pas les lombaires. Et pour transporter un lourd paquet, pensez à fléchir les bras et non pas à le porter à bout de bras.
Néanmoins, tous ces conseils seront difficiles à mettre en place sans avoir une bonne compréhension et connaissance de son corps.
Bonne nouvelle : cela s'apprend ! Le yoga peut vous y aider. Les exercices qui développent la proprioception aussi.
Être proactif est le meilleur antidote à la dégénérescence squelettique. Pour protéger sa colonne vertébrale, la meilleure des solutions est le renforcement musculaire, notamment des muscles profonds et tout particulièrement des abdominaux profonds.
Les abdominaux profonds sont le transverse et les obliques. Ils maintiennent les viscères en place et ont un rôle de premier plan dans le maintien postural. Toniques et bien utilisés, ils protègent la colonne vertébrale en répartissant uniformément les contraintes mécaniques.
Les exercices de gainage sont pléthore.
En voici deux à essayer.
Sur un tapis de yoga pour plus de confort, positionnez-vous sur les avant-bras et les orteils fléchis. Maintenez vos fesses à la hauteur de vos épaules. Ne cambrez pas le bas de votre dos. Votre dos est parallèle au sol. Engagez votre périnée et rentrez votre ventre comme vous enroulez un tube de dentifrice presque vide pour en faire sortir la pâte, progressivement, du bas de votre ventre vers le haut. Imaginez plaquer votre nombril contre votre colonne vertébrale.
Conservez la position 30 secondes. Entraînez-vous et augmentez peu à peu la durée de l'exercice.
Gainage
Cet exercice demande un gainage constant et intense pour conserver son équilibre.Positionnez-vous comme vous le feriez pour entamer une série de pompes. Ne creusez pas votre dos.
Puis posez vos tibias sur le swiss ball. Vous êtes en équilibre, bien gainé. Ramenez maintenant vos genoux vers votre torse, en pliant les jambes et en faisant rouler le ballon.
Renforcement musculaire avec un swiss ball
Reprenez la position initiale. Enchaînez les allers-retours.
Cet exercice vous demandera un peu d'entraînement. Prenez votre temps.
Vous voilà maintenant mieux armé pour prendre soin de votre corps et le comprendre.
Cet article a été rédigé par un expert dans le domaine et est destiné au grand public. Les informations fournies reflètent l'état actuel des connaissances sur le sujet à la date de sa publication. Par conséquent, il ne doit pas être utilisé comme une alternative aux recommandations et conseils de professionnels de la santé qualifiés, tels que votre médecin ou pharmacien.
À PROPOS DE L’AUTEUR
Lidia Perner a plus de 20 ans d'expérience dans le secteur de la santé et du bien-être. En développant des produits qui offrent des réels bénéfices et en les introduisant avec succès sur le marché, Lidia a aidé des milliers de personnes à améliorer leur qualité de vie. Elle est passionnée par les modes de vie sains et diverses activités physiques. Lidia est fondatrice et PDG d'Inphysio.fr. Vous pouvez retrouver Lidia sur Linkedin.
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